

Etienne AZAMBRE
(1859-1933)
"Le peintre des Anges"
Par Franz Torres-Quevedo

Cartes postales
Quelques œuvres d’Étienne Azambre ont fait l'objet d'une édition en cartes postales.
Ci-dessous, une très belle série de portraits de la Vierge et du Christ réalisée par les éditions Bouasse-Lebel et Soufflot entre 1902 et 1907. Ornée de décors végétaux : palmes, lys, blé, vigne, roses... influencés par l' Art-Nouveau, cette série fut déclinée en différentes teintes : noir et blanc, sépia ou colorisée. Certaines de ces compositions ont également été exploitées par l'éditeur sous d'autres formats. En plus de leur fonction épistolaire, ces cartes pouvaient être personnalisées par les revendeurs sur leur partie recto et commémorer des évènements particuliers.











Les Vierges sages et les Vierges folles
La maison d'édition Braun et Compagnie fondée à Dornach possédait plusieurs comptoirs à Paris ainsi qu'à New-York et Londres. Son catalogue de cartes postales comportait quelques œuvres d’Étienne Azambre dont la parabole des Vierges sages et des Vierges folles dont le tableau original fut exposé par l'artiste au Salon de 1899. Il existe deux éditions de cette carte, l'une française, l'autre allemande. Une autre carte reprenant un détail du même tableau est également présentée ci-dessous.

Cette parabole des dix vierges a pour origine une coutume ancienne relative aux noces juives, plus précisément le moment où, à l'occasion d'un banquet, l'épouse va entrer dans la maison de son mari et devenir membre de sa famille. L'époux doit aller chercher sa future femme en cortège avec des lampes et des chants pour l'amener à la salle des noces. Les jeunes filles du village peuvent se joindre aux festivités à condition de venir vêtues d'habits de fête et d'emporter une lampe à huile munie d'un petit réservoir et d'un bec. Cinq des vierges ne pensent qu'à la fête et ne prévoient aucune huile supplémentaire en cas d'attente ; les cinq autres, prévoyantes, réfléchissent à de possibles retards du cortège et prennent avec elles de quoi remplir à nouveau leur lampe en cas de retard. Le cortège de l'époux tarde, les dix vierges s'endorment et le liquide de leur lampe se consume. Finalement, l'époux arrive et les vierges folles doivent courir acheter l'huile qui leur manque alors que les sages sont admises dans le cortège. A leur retour, on refuse l'entrée du banquet aux cinq vierges folles car elles n'ont pu participer au cortège. Elles s'entendent dire par le maître des lieux :
"Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.
Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure".



Etude d'une des figures du tableau Les vierges sages et les vierges folles parue dans un article d' Emile Eude dans un numéro de Notes d'Art et d'Archéologie daté de 1899 dans lequel il évoque les oeuvres que les membres de la Société de Saint-Jean se proposent d'exposer au prochain Salon.
Voici le commentaire relatif à ce tableau :
"Mon amitié pour M.Azambre ne m'amènera pas à prétendre que sa peinture a la même force que la sculpture de M.Louis Noël. Mais elle a le charme; n'est-ce donc rien ? Son tableau Les vierges sages et les vierges folles, rappelle la douceur et la poésie des oeuvres de ces primitifs d'Italie, devant lesquelles on s'oublie pendant des heures dans une délicieuse contemplation. Rien de plus suave que ces figures de jeunes filles, enveloppées d'une pénombre pleine d'harmonie et de lumière. Le paysage même, d'une grande simplicité, contribue à l'harmonie générale de la composition. M.Azambre est un admirateur passionné du Botticelli (ce n'est pas moi qui lui reprocherai cette passion !), il sait faire de jolies têtes; et c'est bien quelque chose, dans une époque où, sous prétexte de naturalisme, tant de peintres font plus laid que nature.
Le fragment que nous donnons ici est une étude pour l'une des Vierges folles.
C'est la figure la plus mouvementée (passez-moi cet horrible néologisme)
de toute l'œuvre, et qui prise isolément, ne fournirait qu'une idée fort inexacte de l'oeuvre elle-même.
Pour ce, je vous prie d'attendre le Salon.
